Le 24 octobre dernier, le président de l’Ouzbékistan Chavkat Mirziyoyev, a été réélu avec plus de 80% des voix, après un scrutin marqué par une forte participation (jusqu’à 98% chez les étudiants), et par la faiblesse de ses quatre adversaires : Narzullo Oblomuradov,, candidat du Parti écologique d’Ouzbékistan, Maqsuda Varisova, candidate du Parti démocrate populaire, Bakhrom Abdukhalimov, candidat du Parti social- démocrate dit « Adolat » ( justice), et le candidat du parti « Milliy Tiklanish » (Renouveau national), Alisher Kadirov.
L’originalité de cette élection a tenu dans la présence de 2600 observateurs, universitaires, experts et journalistes du monde entier invités par la commission électorale pour témoigner de la régularité du scrutin. La délégation française notamment comptait une vingtaine de personnes, dont le député européen RN Thierry Mariani, le sénateur socialiste Jean-Marie Bockel, et la députée En Marche Carole Bereau Bonard.
Le nombre des observateurs invités et les moyens mis à leur disposition pour leur permettre d’effectuer leur travail est assez inédit dans cette région du monde, et pas seulement.
Très peu d’irrégularités ont pu être constatées. Juste le fait, par exemple, dans certains bureaux de vote de campagne, où tout le monde se connaît, de ne pas exiger la présentation de la carte d’identité. Il est également arrivé qu’un père de famille vote pour son épouse et ses parents, mais le processus démocratique est encore récent dans cette jeune République, et il ne s’agit pas de manquements graves au code électoral, très précis, qui a été remis à chaque observateur.
Chavkat Mirziyoyev est à la tête du pays depuis 2016, suite à la mort de l’ancien président Islam Karimov. Certes, il s’agit d’un pouvoir fort, comme dans toutes les Républiques d’Asie Centrale, mais Mirziyoyev, de l’avis de tous les observateurs étrangers présents et familiers de la région, a fait réaliser un véritable bond aupays dans tous les domaines durant sa précédente mandature.
Pays le plus peuplé d’Asie centrale , avec 34,5 millions d’habitants, la République d’Ouzbékistan est une des nations les plus emblématiques du monde musulman. Frontalière avec le Turkménistan au Sud-ouest, le Kazakhstan, l’Afghanistan et la mer d’Aral au Nord, le Tadjikistan et le Kirghizistan à l’Est, cette jeune république n’a eu de cesse de capitaliser, depuis son indépendance en 1991, les adhésions au sein des grandes instances gouvernementales internationales.
En quelque temps seulement, elle est devenue membre de l’ONU, de l’OSCE, de l’UNESCO et de l’OMS. Et sous cette même logique, elle est devenue membre de la Communauté des États Indépendants (regroupe 12 des 15 anciennes républiques soviétiques), de même que membre fondateur de l’Organisation de Coopération de Shanghai. De nos jours, 165 États ont officiellement reconnu l’Ouzbékistan et 136 d’entre eux ont établi des rapports diplomatiques avec sa capitale Tachkent.
Des questions cruciales restent malgré tout en suspend et de grands chantiers attendent le président réélu, comme le logement des plus démunis, la crise économique et l’augmentation du coût de la vie consécutif à la pandémie.
Autre préoccupation de ce nouveau mandat : la situation chez son voisin l’Afghanistan, et de désenclavement du pays, qui ne possède aucun accès à la mer.
Voir aussi notre article : « LES PRIORITÉS AU NIVEAU NATIONAL ET INTERNATIONAL”
D’après ce que nous avons pu constater, Mirziyoyev, s’il est parfois critiqué en Occident pour sa façon déterminée de gérer le pays, est très populaire en Ouzbekistan, en particulier chez les jeunes, pour lesquels il a beaucoup investi, en matière d’éducation notamment. C’est sur cette jeunesse qu’il compte pour ouvrir son pays au tourisme, puisqu’il compte en son sein les villes les plus spectaculaires d’Asie Centrale, comme Smarcande, Boukhara et Khiva, et également aux échanges internationaux.
La France a certainement un rôle à jouer dans cette région en plein expansion. même si elle y est encore très peu présente. Aucune voiture française, le TGV est espagnol, la France a raté le premier coche de coche de l’Asie Centrale, comme elle est en tain de le rater au Caucase. Pourtant, de plus en plus de jeunes ouzbeks choisissent le Français comme première langue étrangère (Ils parlent déjà tous, dès l’enfance l’ouzbek, le russe et le tadjik).